Bastion historique de la culture et du bouddhisme cinghalais, symbole d’une indépendance politique farouche, l’ancienne capitale n’a rien perdu de son charisme.
Dans la longue histoire du Sri Lanka, le royaume de Kandy tient une place à demi légendaire. Fondée dans les replis de collines impénétrables, au cœur même de l’île, Kandy a résisté aux assauts répétés des Portugais et Hollandais, défendant vigoureusement son indépendance, tandis que des portions entières de l’île tombaient, l’une après l’autre, entre les mains des puissances coloniales. Protégé par sa position géographique et son isolement, le royaume est longtemps demeuré un point de repère stable, préservant d’antiques traditions religieuses et culturelles, qui ailleurs s’étiolaient sous l’influence européenne… avant de tomber à son tour sous le joug des Britanniques en 1815
Temple de la dent
Se dressant sur la rive du lac, à l’extrémité orientale du centre-ville, les façades blanches du Dalada Maligawa abritent le lieu de culte bouddhique le plus sacré du pays. Son objet le plus vénéré – une dent du Bouddha est le pôle d’attraction des milliers de pèlerins venus de toute l’île et de bien d’autres pays d’Asie. La relique demeure également un symbole inséparable de l’identité nationale cinghalaise: historiquement, quiconque possédait la Dent détenait aussi le pouvoir sur l’île – d’où la dimension à la fois politique et religieuse qui lui est assignée.
Fête d’Esala Perahara
La population de Kandy atteint un niveau critique en juillet et en août avec les milliers de touristes et des pèlerins attirés par la grande fête de l’Esala Perahara, en hommage à la relique de la Dent. La fête dure 10 jours, avec des processions qui prennent chaque nuit plus d’ampleur. Les 2 dernières nuits, une centaine d’éléphants caparaçonnés accompagnés d’un millier de danseurs, percussionnistes et autres participants, suivent l’éléphant de tête, le maligawa Tusker (un mâle), chargé d’une réplique de la relique dans son coffret. Il ne fait aucun doute pour les fidèles que le pays ne connaîtra pas de catastrophe si le rituel est scrupuleusement respecté. La malédiction vous guette en revanche si vous arrivez en pleine Perahara sans avoir réservé votre chambre d’hôtel.